Sua Eminência Reverendíssima D. Manuel Clemente, Cardeal Patriarca de Lisboa e Presidente da Conferência Episcopal Portuguesa.
FEAMC Congress, Porto, October 2016
CHRIST MÉDECIN
J’ai accepté la suggestion de vous diriger quelques mots au sujet du «Christ médecin», dans le cadre de ce Congrès européen de médecins catholiques, que je salue cordialement. J’ai accepté la suggestion, car elle nous centre sur l’essentiel de notre qualification «chrétienne quel que soit le travail et la profession de chacun. Mais aussi car la mémoire que les premières générations chrétiennes ont gardé et ont transmis de ce que Jésus a fait au cours des trois années de sa vie publique fait particulièrement référence aux guérisons qu’il a réalisées de nombreuses maladies du corps et de l’âme. Sans extrapolations indues, la qualité « thérapeutique » de Jésus a été alors très claire et notoire.
Nous précisons, cependant, que nous ne nous trouvions pas alors à l’ère « scientifique » que la modernité européenne a établi à partir du XVIème siècle. Il est vrai que la science moderne a récupéré beaucoup de ce que les anciens, surtout les grecs, avaient enseigné, avec les rares moyens d’observation dont ils disposaient. Il est vrai également que l’enseignement de Jésus lui-‐même – pour ceux qui lisaient et comprenaient les Évangiles – a distingué plusieurs niveaux de nature et de compétence face à la réalité en général, comme entre ce qui était à César et ce qui était à Dieu, ou en reconnaissant l’autorité de Pilate, même s’il l’exerçait mal, ou en refusant de juger un cas judiciaire courant, comme il en a été le cas pour une question de partages…
Tout cela a compté. Mais il est certain qu’il nous a fallu attendre la confrontation des européens avec l’étendue quantitative et qualitative du monde découvert à partir du siècle XV pour qu’une nouvelle époque surgisse de force, en tant que civilisation et culture. Et ces découvertes ont créé tant de problèmes en termes de navigation, d’astronomie et de cosmographie; les nouvelles maladies provenant d’autres climats ont été telles ainsi que les recettes pour les traiter; tant surprenantes les nouvelles modalités d’une humanité qui se révélait beaucoup plus complexe que jusque-‐là…
Ces contraintes ainsi que d’autres ont accéléré le développement de la science en tant que méthode d’observation rigoureuse et d’expérimentation successive, détaillée au cas par cas et distinguée domaine par domaine. C’est alors que la médecine a également remplacé les «autorités» anciennes, qui ne valaient presque que parce qu’elles l’étaient, par l’autorité nouvelle du savoir d’expérience fait, dans le domaine spécifique respectif et divers d’autres approches de la réalité humaine, à caractère philosophique, religieux, poétique, etc.
Rien de tout cela n’a été facile, comme nous le savons, et les malentendus ont été nombreux. Peu à peu, nous sommes passés du temps de grands amalgames à l’actualité des grandes spécialisations. L’encyclopédisme d’un auteur est devenu presque impossible et nos encyclopédies sont devenues la somme d’articles de spécialité, moins connexes entre eux. Dans le cas de la médecine, cependant, l’incidence préventive ou de guérison sur chaque personne lui donne le statut de « science humaine » qui exige la confluence de spécialités de tout genre et d’orientations existentielles où peu ou rien ne doit être exclus.
C’est justement en cette qualité « humaine » de la médecine que l’action de Jésus Christ continue à inspirer, à partir de sa relation « de guérison » avec plusieurs personnages évangéliques – et également aujourd’hui, avec chaque homme et femme qui souffre, ou pour qu’il / elle ne souffre pas.
Je vous apporte une lecture simple de quelques cas « thérapeutiques » de l’Évangile selon Saint Luc, auteur qui plausiblement a également été médecin de profession. En commençant par ce qui suit, en passant par le Capharnaüm, sur les marges du lac de la Galilée: «Jésus quitta la synagogue et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-‐mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait.» (Lc 4, 38-‐39)
Parmi les différents points, seul un des points de la narration est clairement daté, c’est-‐à-‐dire, celui où Jésus interpelle la fièvre comme telle, considérée comme entité démoniaque, maléfique. C’était comme cela, en fait, et cela continue à l’être dans de nombreuses «cultures populaires» dans le monde entier. Dans différents épisodes evangéliques,́ Jésus fait référence aux maux dont souffrent les personnes comme d’autres forces aussi démoniaques qui les font souffrir et beaucoup souffrir.
Pour ceux qui croient en la vraie incarnation de Dieu Fils, il n’est pas étonnant que cela soit comme cela. « Incarner » signifie prendre l’humanité comme elle est, nécessairement dans le temps et dans l’espace qui lui revient, et avec la mentalité avec laquelle l’on comprend le monde et dans lequel on interfère. Jésus vit réellement au sieclè I de l’ère qu’il a inauguré, comme ce temps sentait, pensait, agissait et réagissait. Mais, toujours enraciné en Dieu de tout temps et de tout l’espace, il savait donner à chaque circonstance de l’époque la première signification et la dernière qu’elle peut toujours et doit toujours avoir. Tout en lui se transforme alors en « évangile », bonne nouvelle pour tout moment de l’histoire humaine, avant, pendant et après les trente et quelques années qu’il a vécu dans ce monde.
C’est ainsi que, dans ce même épisode, d’autres points gagnent une pertinence spéciale et continuent à inspirer : l’approximation de Jésus par rapport à cette femme malade ; le rôle des autres ; le meilleur signe de la guérison.
Nous soulignons que Jésus « entra dans la maison de Simon ». La relation humaine est thérapeutique quand elle trouve l’autre « chez lui », c’est-‐à-‐dire au sein de son « habitation » ou de son « habituation », où il habite et prend son temps, en tant que lieu physique ou socioculturel concret. La médecine la plus félicitée par qui en a bénéficié est toujours celle qui a donné place à la conversation, à la visite, presque à la confidence, nom par nom, médecin et patient. Jésus est non seulement entré chez cette malade, mais il « se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta ». Une proximité concrète que la technologie actuelle complète mais qu’elle ne peut ni doit remplacer.
Dans cette relation entrent également les membres de la famille et les amis de celui qui souffre, comme tel en est le cas avec Jésus : « Or, la belle-‐mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle ». C’est justement comme cela, car nous sommes des « personnes », ce qui signifie que nous sommes des êtres en relation et les autres en relation avec nous-‐ mêmes. Nous avons vérifié plusieurs fois cette intercession de tiers auprès de Jésus, pour venir en aide à un malade. Et nous notons également toujours que Jésus est sensible à ce type d’intercession. Pour demander une guérison ou pour rétablir un malade, le rôle des proches est toujours valorisé et évangéliquement indispensable.
Enfin, le meilleur signe de la guérison : une fois guérie, « À l’instant même, la femme se leva et elle les servait ». Le mal nous isole, la guérison nous réintègre activement, solidairement. Comme l’expérience médicale le confirme certainement, il existe une relation prouvée entre être fonctionnel et se maintenir sain. Pouvoir ou vouloir passer de l’inaction à l’action, dans de nombreux cas, est déjà à mi-‐ chemin de la guérison. Évangéliquement parlant, l’action créative est propre à la vie divine et y participer est la guérison (salut) complète. Comme il en résulte de cette étape : « Jésus leur a répondu : ” Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre ! ” » (Jo 5, 17)
La relation de Jésus avec les malades est toujours personnalisée, car il les touche et les distingue. Les passages liés aux lépreux sont particulièrement significatifs de l’action de guérison de Jésus. Déformante et contagieuse, elle était vue comme la pire punition divine et impliquait l’exclusion de la communauté. Seule la guérison totale et confirmée pouvait réintégrer qui s’en défait. C’est cet interdit que Jésus dépasse dans des épisodes ainsi : « Jésus était dans une ville quand survint un homme couvert de lèpre ; voyant Jésus, il tomba face contre terre et le supplia : ” Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. “Jésus étendit la main et le toucha en disant : ” Je le veux, sois purifié. ” À l’instant même, la lèpre le quitta. Alors Jésus lui ordonna de ne le dire à personne : ” Va plutôt te montrer au prêtre et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit; ce sera pour tous un témoignage. ” » (Lc 5, 12-‐14)
Le lépreux est présenté tout d’abord, plein de confiance en Jésus, à qui il demande la guérison. Je crois que tous les médecins sont confrontés à des situations semblables, avec beaucoup d’espoir et de dévotion de la part de leurs malades. C’est, une fois de plus, l’aspect personnel, car c’est à Jésus que le lépreux s’est dirigé et c’est Jésus qui l’a accueilli, rien ne s’interposant entre le visage anxieux de celui qui demandait et le visage concret de celui qui correspondait, comme nous pouvons l’imaginer. Après la guérison, les formalités prévues ne se dispensent pas pour la réintégration communautaire de qui a été guéri. Mais le point central, en allant plus loin que toutes les restrictions légales et religieuses de l’époque, se trouve dans le geste et dans la phrase de Jésus : « Jésus étendit la main et le toucha en disant: ” Je le veux, sois purifié. ” »
On ne devait pas accueillir ainsi un lépreux et encore moins le toucher, et Jésus a fait les deux choses, s’en suivant le résultat surprenant. Il sera difficile à tout médecin de garantir la même chose. Mais je crois que, même en respectant tous les soins à avoir en cas de maladies infecto-‐contagieuses, tout contact direct avec qui les porte, ainsi que leur non-‐exclusion ou réintégration sociale, continuent à être un défi évangélique et humanitaire pour tout professionnel de santé, tout comme pour la société en général. Et, dans certains cas, également le mi-‐chemin pour de bonnes surprises.
Toucher et être touché apparaissent comme fondamentaux dans la relation thérapeutique de Jésus avec plusieurs personnages évangéliques. Car tout comme Jésus s’approchait et touchait les malades, il pouvait également être touché par ces derniers, ne se contentant pas ensuite qu’avec la création d’une vraie relation personnelle où la guérison puisse être pleine.
Un autre épisode le montre entièrement: « Or, une femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tous ses biens chez les médecins sans que personne n’ait pu la guérir, s’approcha de lui par-‐derrière et toucha la frange de son vêtement. À l’instant même, sa perte de sang s’arrêta. Mais Jésus dit : ” Qui m’a touché ? ” Comme ils s’en défendaient tous, Pierre lui dit : ” Maître, les foules te bousculent et t’écrasent. ” Mais Jésus reprit : ” Quelqu’un m’a touché, car j’ai reconnu qu’une force était sortie de moi. ” La femme, se voyant découverte, vint, toute tremblante, se jeter à ses pieds ; elle raconta devant tout le peuple pourquoi elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie à l’instant même. Jésus lui dit : ” Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix. ” » (Lc 8, 43-‐48)
Ce passage m’a toujours impressionné, car il révèle tout spécialement l’intention personnalisante de Jésus. Les Évangiles contiennent des discours aux disciples et aux multitudes. Mais toujours autour de la relation que Jésus conserve avec Dieu le Père, de la relation qu’il établit avec nous à partir de là et de la relation que, étant réellement ses disciples, nous devons avoir avec les autres, quelle que soit notre situation personnelle, familiale, professionnelle, communautaire.
Nous pouvons dire que de tels discours formalisent et généralisent ce qui, avant tout, arrive au cours des rencontres interpersonnelles et concrètes de Jésus avec telle ou telle personne qui lui apparaît. Et au cours de ces rencontres, on s’ouvre toujours, en plus de la résolution du cas immédiat, l’ouverture vers quelque chose de plus profond et qui réalise vraiment chaque personne et son destin.
Voyons la scène, composons l’endroit : une place pleine de monde, oscillante et compacte autour de Jésus, qui n’arrive à progresser qu’avec peine. Une femme qui souffre d’hémorragies depuis plusieurs années, sans qu’aucun médecin ne parvienne à la guérir. Par derrière, elle parvient à toucher le bord du manteau de Jésus et se sent guérie. Jésus a lui aussi senti ce qui s’est passé et cherche à savoir qui est la personne. Les disciples lui manifestent l’impossibilité, de fait de la multitude et du fait d’être serré. Jésus insiste, jusqu’à ce que la femme, en tremblant, confesse que c’était elle et résume publiquement son histoire. Enfin. Jésus peut lui dire droit dans les yeux : « Ma Fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix. »
Comme nous le savons, les miracles de Jésus sont les signes de la guérison pleine qu’il a apporté à l’humanité et pour cela elle s’appelle le « salut ». Nous savons également, par le biais de nombreuses narrations prouvées, que ces signes se sont répétés à plusieurs moments et circonstances de nos deux millénaires chrétiens. Finalement, cela respecte ce que Jésus a promis en partant : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. » (Jo 14, 12-‐14)
Les œuvres des chrétiens sont les œuvres de Christ augmentées dans les siens et par le biais des siens, qui se basent en Lui. Ainsi, elles manifestent la gloire de Dieu, c’est-‐à-‐dire son pouvoir créateur et recréateur, en continuité des mots et des gestes de Christ, jamais autrement. Ni prodiges ni étonnements, dans le sens courant des termes. Présence comme la sienne l’a éte,́ dans le seul Esprit qu’il nous a légué, avec confiance en Dieu et attentive à chaque homme et à chaque femme qui souffre, qui cherche ou interpelle. Ainsi avec tous et très spécialement avec ceux qui exercent la médecine, toujours à la frontière de la vie, pour qu’il y ait plus de vie, toujours de la vie, comme cela est garanti à la source, une autre façon de dire en Dieu et avec Dieu. En établissant ainsi avec chaque malade une relation entièrement personnelle et possiblement salvatrice – même dans la maladie et même dans la mort, que Jésus a rempli de vie, comme nous le savons, nous les chrétiens.
Il faut commencer, nous – et vous, chers médecins catholiques – par où Jésus a commencé, dans ce cas comme dans d’autres, par l’attention au cas et par la reconnaissance du protagoniste. La seule façon d’ouvrir un chemin est de faire le premier pas, le bon pas. Car, en vérité, plus que des maladies, il existe des malades, des personnes qui souffrent et qui nous attendent toujours, qui nous attendent entièrement.
Porto, le 1 octobre 2016
+ Manuel Clemente
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Cristo Médico
Aceitei a sugestão de vos dirigir algumas palavras sobre “Cristo médico”, neste Congresso europeu de médicos católicos, que saúdo cordialmente. Aceitei a sugestão, porque ela nos centra no essencial da nossa qualificação “cristã”, seja qual for depois o ofício e profissão de cada um. E também porque a memória que as primeiras gerações cristãs guardaram e transmitiram do que Jesus fizera nos três anos da sua vida pública se refere particularmente às curas que realizou de muitas enfermidades do corpo e da alma. Sem extrapolações indevidas, a qualidade “terapêutica” de Jesus foi então muito clara e notória.
Precisemos, porém, que não estávamos então na era “científica” que a modernidade europeia estabeleceu do século XVI em diante. É verdade que a ciência moderna recuperou muito do que os antigos, sobretudo gregos, tinham ensaiado, com os escassos meios de observação de que dispunham. É verdade também que o próprio ensino de Jesus – para quem realmente lia e compreendia os Evangelhos – distinguira vários níveis de natureza e competência face à realidade em geral, como entre o que era de César e o que era de Deus, ou reconhecendo a autoridade de Pilatos, ainda que este a exercesse mal, ou negando-‐se a julgar um caso judicial corrente, como foi uma questão de partilhas…
Tudo isto contou. Mas o certo é que tivemos de esperar pelo confronto dos europeus com a vastidão quantitativa e qualitativa do mundo descoberto a partir do século XV para que uma nova época forçosamente surgisse, como civilização e cultura. E foram tantos os problemas que essas mesmas descobertas colocaram em termos de navegação, astronomia e cosmografia; foram tais as novas doenças contraídas noutros climas e as receitas buscadas para as curar; tão surpreendentes as novas modalidades duma humanidade que se revelava muito mais complexa do que até aí…
Estes e outros condicionalismos aceleraram o desenvolvimento da ciência como método de observação rigorosa e experimentação sucessiva, detalhada caso a caso e distinguida campo por campo. Foi então que também a medicina substituiu as “autoridades” antigas, que valiam quase só porque o eram, pela autoridade nova do saber de experiência feito, no respetivo campo específico e diverso doutras aproximações da realidade humana, de índole filosófica, religiosa, poética, etc.
Nada disto foi fácil, como sabemos, e os mal-‐entendidos abundaram. Pouco a pouco, passámos do tempo das grandes amálgamas para a atualidade das grandes especializações. Tornou-‐se quase impossível o enciclopedismo de um autor e as nossas enciclopédias tornaram-‐se soma de artigos de especialidade, menos conexos entre si. No caso da medicina, porém, a incidência preventiva ou curativa sobre cada pessoa, dá-‐lhe um estatuto de “ciência humana” que requer a confluência de especialidades de todo o género e de perspetivações existenciais onde pouco ou nada se deve excluir.
É precisamente nesta qualidade “humana” da medicina que a atuação de Jesus Cristo continua a ser inspiradora, a partir da sua relação “curativa” com várias personagens evangélicas – e também hoje, com cada homem e mulher que sofra, ou para que não venha a sofrer.
Trago-‐vos uma leitura simples de alguns casos “terapêuticos” do Evangelho segundo São Lucas, autor que plausivelmente foi também médico de profissão. Começando pelo seguinte, passado em Cafarnaum, nas margens do lago da Galileia: «Deixando a sinagoga, Jesus entrou em casa de Simão. A sogra de Simão estava com muita febre, e intercederam junto dele em seu favor. Inclinando-‐se sobre ela, ordenou à febre e esta deixou-‐a; ela erguendo-‐se, começou imediatamente a servi-‐los.» (Lc 4, 38-‐ 39)
Dos vários pontos da narração só um é claramente datado, ou seja, o de Jesus interpelar a febre como tal, considerada entidade demoníaca, maléfica. Assim era, de facto, como aliás continua a ser em muita “cultura popular” por esse mundo além. Em vários episódios evangélicos Jesus refere-‐se aos males de que as pessoas padecem como outras tantas forças demoníacas que as fazem sofrer e sofrer muito.
Para quem acredita na verdadeira incarnação de Deus Filho, não admira que assim fosse. “Incarnar” significa tomar a humanidade como ela é, necessariamente no tempo e no espaço que lhe cabe, e na mentalidade com que se compreende o mundo e nele se interfere. Jesus vive realmente no século I da era que inaugurou, como esse tempo sentia, pensava, agia e reagia. Mas, sempre radicado no Deus de todo o tempo e de todo o espaço, sabia dar a cada circunstância da altura o significado primeiro e último que ela sempre pode e deve ter. Daí que tudo nele se torna “evangelho”, boa notícia para qualquer momento da história humana, antes, durante e depois dos trinta e poucos anos que viveu neste mundo.
É assim que, neste mesmo episódio, outros pontos ganham especial relevância e continuam a ser inspiradores: a aproximação de Jesus em relação àquela mulher enferma; a envolvência dos outros; o melhor sinal da cura.
Reparemos que Jesus «entrou em casa de Simão». A relação humana é terapêutica quando encontra o outro “em casa”, ou seja, na sua “habitação” ou “habituação”, onde realmente mora e demora, como lugar físico ou sociocultural concreto. A medicina mais louvada por quem beneficiou dela é sempre a que deu lugar à conversa, à visita, quase à confidência, nome a nome, médico e doente. Jesus não entrou apenas na casa daquela enferma, mas «inclinou-‐se sobre ela, ordenou à febre e esta deixou-‐a». Uma proximidade concreta que a atual tecnologia complementa mas não pode nem deve substituir.
Nesta relação entram também os familiares e amigos de quem sofre, como aconteceu com Jesus: «A sogra de Simão estava com muita febre, e intercederam junto dele em seu favor». É justamente assim, porque somos “pessoas”, o que significa seres em relação e os outros em relação connosco. Várias vezes deparamos com esta intercessão de outros junto de Jesus, para acudir a algum doente. E sempre reparamos como Jesus é sensível a tal intercessão. Para pedir uma cura ou para restabelecer um doente, o envolvimento dos próximos é sempre valorizado e evangelicamente indispensável.
Finalmente, o melhor sinal da cura: Uma vez curada, ela, erguendo-‐ se, começou imediatamente a servi-‐los». O mal isola-‐nos, a cura reintegra-‐ nos ativamente, solidariamente. Como a experiência médica decerto confirma, há uma relação comprovada entre estar funcional e manter-‐se saudável. Poder ou querer passar da inação a ação, em muitos casos, é já meia cura. Evangelicamente falando, a ação criativa é própria da vida divina e participar dela é cura (salvação) completa. Como se induz deste passo: «Jesus replicou-‐lhes: “O meu Pai continua a realizar obras até agora, e eu também continuo!”» (Jo 5, 17)
A relação de Jesus com os enfermos é sempre personalizadora, porque lhes toca e os distingue. Particularmente significativas da ação curativa de Jesus são as passagens relacionadas com doentes de lepra. Deformante e contagiosa, era vista como o pior dos castigos divinos e implicava a exclusão da comunidade. Só a cura total e confirmada podia reintegrar quem dela se livrasse. É este interdito que Jesus ultrapassa em episódios assim: «Estando Jesus numa das cidades, apareceu um homem coberto de lepra. Ao ver Jesus, caiu com a face por terra e dirigiu-‐lhe esta súplica: “Senhor, se quiseres, podes purificar-‐me.” Jesus estendeu a mão e tocou-‐lhe, dizendo: “Quero, fica purificado.” E imediatamente a lepra o deixou. Ordenou-‐lhe, então, que a ninguém o dissesse; no entanto, acrescentou: “Vai mostrar-‐te ao sacerdote e oferece pela tua purificação o que Moisés ordenou, para lhe servir de prova.”» (Lc 5, 12-‐14)
Apresenta-‐se primeiro o leproso, pleno de confiança em Jesus, a quem pede a cura. Creio que todos os médicos se deparam com situações semelhantes, de muita esperança e entrega por parte dos seus doentes. É, mais uma vez, o aspeto pessoal, pois foi a Jesus que o leproso se dirigiu e foi Jesus que o acolheu, sem nada de permeio entre o rosto ansioso de quem pedia e o rosto concreto de quem correspondia, como o podemos imaginar. Depois da cura, não se dispensam as formalidades previstas para a reintegração comunitária de quem fora curado. Mas o ponto central, indo além de todas as restrições legais e religiosas da altura, está no gesto e na frase de Jesus: «Jesus estendeu a mão e tocou-‐lhe, dizendo: “Quero, fica purificado.”»
Não se devia acolher assim um leproso, nem muito menos tocar-‐lhe, e Jesus fez as duas coisas, seguindo-‐se o resultado espantoso. Será difícil a qualquer médico garantir o mesmo. Mas creio que, mesmo respeitando todas os cuidados que se devem ter face a doenças infectocontagiosas, algum contacto direto com quem as sofre, bem como a sua não exclusão ou reintegração social, continuam a ser um desafio evangélico e humanitário para qualquer profissional de saúde, como para a sociedade em geral. E, nalguns casos, também meio caminho para boas surpresas.
Tocar e ser tocado aparecem como fundamentais na relação terapêutica de Jesus com várias personagens evangélicas. Pois assim como Jesus se aproximava e tocava nos doentes, também por estes podia ser tocado, não se contentando depois senão com o estabelecimento duma verdadeira relação pessoal, onde a cura o fosse plenamente.
Um outro episódio demonstra-‐o por inteiro: «Certa mulher, que sofria dum fluxo de sangue havia doze anos, e que, tendo gasto com os médicos todos os seus haveres, não pudera ser curada por nenhum, aproximou-‐se por detrás e tocou-‐lhe na orla do seu manto; e, naquele mesmo instante, o fluxo de sangue parou. Jesus perguntou: “Quem me tocou?” Como todos o negassem, Pedro e os que estavam com Ele disseram: “Mestre, é a multidão que te aperta e empurra.” Jesus insistiu: “Alguém me tocou, pois senti que saiu de mim uma força.” Vendo que não tinha passado despercebida, a mulher aproximou-‐se, a tremer; e, lançando-‐se aos pés de Jesus, contou diante de todo o povo por que motivo lhe tinha tocado e como ficara imediatamente curada. Disse-‐lhe Jesu: “Filha, a tua fé te salvou. Vai em paz.”» (Lc 8, 43-‐48)
Sempre me impressionou este passo, por revelar tão especialmente o intuito personalizador de Jesus. Os Evangelhos contêm discursos aos discípulos e às multidões. Mas sempre em torno da relação que Jesus mantem com Deus Pai, da relação que a partir daí estabelece connosco e da relação que, sendo realmente seus discípulos, havemos de ter com os outros, seja qual for a nossa situação pessoal, familiar, profissional, comunitária. Podemos dizer que tais discursos como que formalizam e generalizam o que, antes de mais, acontece nos encontros interpessoais e concretos de Jesus com esta ou aquela pessoa que aparecesse. E nesses encontros, abre-‐se sempre, além da resolução do caso imediato, a abertura a algo de mais profundo e verdadeiramente realizador de cada pessoa e do seu destino.
Reparemos na cena, componhamos o lugar: Uma praça cheia de gente oscilante e compacta à volta de Jesus, que só a custo consegue progredir. Uma mulher que sofria de hemorragias há vários anos, sem encontrar médico que a curasse. Por detrás,consegue tocar na orla do manto de Jesus e sente-‐se curada. Também Jesus sentiu o que acontecera e procura quem fora. Os discípulos manifestam-‐lhe a impossibilidade, tanta era a multidão e o aperto. Jesus insiste, até que a mulher, a tremer, confessa ter sido ela e resume publicamente a sua história. Finalmente. Jesus pode dizer-‐lhe olhos nos olhos: «Filha, a tua fé te salvou. Vai em paz!»
Como sabemos, os milagres de Jesus são sinais da plena cura que trouxe à humanidade e por isso mesmo se chama “salvação”. Também sabemos, por muitas narrativas comprovadas, que esses sinais se têm repetido em vários momentos e circunstâncias dos nossos dois milénios cristãos. Cumpre-‐se afinal o que o mesmo Jesus prometeu ao partir: «Em verdade, em verdade vos digo: quem crê em mim também fará as obras que eu realizo; e fará obras maiores do que estas, porque eu vou para o Pai, e o que pedirdes em meu nome eu o farei, de modo que, no Filho, se manifeste a glória do Pai. Se me pedirdes alguma coisa em meu nome, eu o farei» (Jo 14, 12-‐14).
As obras dos cristãos são as obras de Cristo ampliadas nos seus e através dos seus, que nele se sustêm. Assim sendo, manifestam a glória de Deus, ou seja, o seu poder criador e recriador, na continuidade das palavras e dos gestos de Cristo, nunca doutro modo. Nem prodígios nem
espantos, no sentido corrente dos termos. Presença como foi a sua, no único Espírito que nos legou, confiante em Deus e atenta a cada homem e mulher que sofra, procure ou interpele. Assim com todos e muito especialmente com quem exerça a medicina, sempre na fronteira da vida, para que seja mais vida, sempre vida, como afinal se garante na fonte, outro modo de dizer em Deus e com Deus. Estabelecendo assim com cada enfermo uma relação inteiramente pessoal e possivelmente salvadora – mesmo na doença e até na morte, que Jesus encheu de vida, como sabemos os cristãos.
Para começarmos nós – e começardes vós, caríssimos médicos católicos -‐ por onde Jesus começou, naquele caso como noutros, pela atenção ao caso e o reconhecimento do protagonista. A única maneira de abrir caminho é dar o primeiro passo, o passo certo. Pois, na verdade, mais do que doenças há doentes, pessoas que sofrem e sempre nos esperam, inteiramente esperam.
Porto, 1 de outubro de 2016
+ Manuel Clemente